Jeanne Ollivier-Gobeil en République dominicaine (Hiver 2016)
À l’hiver 2016, Jeanne Ollivier-Gobeil a effectué un stage auprès d’un partenaire de longue date de la CIDDHU, soit le Centro Cultural Dominico-Haitiano (CCDH), un organisme de défense des droits humains basé à Santo Domingo, en République dominicaine. Le CCDH lutte depuis des décennies pour la reconnaissance des droits fondamentaux des Dominicain.e.s d’origine haïtienne vivant en République dominicaine. En effet, la discrimination systémique dont est historiquement victime cette population s’est vue renforcée et institutionnalisée par le jugement TC 168-13 du Tribunal Constitutionnel du pays, rendu en 2013, qui a eu pour effet de retirer la nationalité dominicaine à environ 200 000 Dominicain.e.s d’origine haïtienne, les rendant apatrides.
Lors de son stage, Jeanne a travaillé à mettre en place un nouveau projet de recherche-action visant à documenter la persistance, trois ans après la décision TC 168-13, de l’apatridie en République dominicaine pour les Dominicain.e.s d’origine haïtienne, les empêchant notamment de poursuivre leurs études, de travailler légalement dans des conditions de travail décentes, de donner un nom à leurs enfants et de les envoyer à l’école. L’idée à la base de ce projet était d’amasser des données dans le but de pouvoir contester, preuve à l’appui, l’argument du gouvernement dominicain selon lequel les divers plans de régularisation mis en place à la suite de cette décision auraient réglé le problème de l’apatridie en République dominicaine.
Jeanne a donc dû bâtir, avec les militant.e.s du CCDH, les objectifs de cette recherche, ainsi qu’un questionnaire qui a été rempli par près de 100 Dominicain.e.s d’origine haïtienne affecté.e.s par la décision TC 168-13. Suite au départ de Jeanne, deux autres étudiantes de la CIDDHU, Déborah Andrades-Gingras et Sophie Masson, ont pris la relève et travaillent très fort à compléter cette recherche, qui sera certainement publiée au cours de l’année 2017.